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    Pour une fois, je ne me moquerai pas d'une carte à pub.  Bravo à l'agence Lowe Strateus pour son talent.


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  • La presse audiovisuelle a le don de m'énerver, ces temps. Beaucoup de monde a glosé, ces derniers jours, sur la prestation « off » de Nicolas Sarkozy sur le plateau de France Télévision : son vocabulaire, son offuscation qu'on ne réponde pas à son « bonjour ». Et tout le monde bien pensant d'une opposition devenue épidermique au personnage de monter en épingle une nouvelle preuve du manque d'envergure du personnage.
    Que ce soit bien clair, je n'ai pas de tendresse particulière pour le Président de la République, et encore moins pour ses tentatives d'instrumentaliser les media, tentative qui tourne à l'affrontement de plus en plus ouvert avec eux d'ailleurs.

    Mais ce n'est pas une raison pour fabriquer de toute pièce ces lynchages prémédités. Je pèse mes mots. Sur une chaîne publique, un opérateur enregistre ce qui se passe en off avant une émission (soit !), comme par hasard le président se trouve dans une situation qui le dérange et à laquelle il réagit, et le contenu de ce off se retrouve comme par hasard lui aussi sur l'Internet, avec une publicité énorme ?
    Deux choses l'une : c'est un incident de la vie quotidienne comme il en survient à tout le monde tous les jours, et il n'y a pas de quoi en faire un plat. J'ajoute au passage que oui, c'est impoli de ne pas rendre le bonjour adressé par quelqu'un, même si ça peut arriver. Si on insistait un peu plus sur le savoir vivre nous en retrouverions pas aujourd'hui avec des gens qui se croient malin de se bourrer la gueule et d'hurler à tue-tête à deux heures du mat, de mettre de la musique nasillarde à fond dans les transports en communs, ou de tagger jusqu'aux bâtiments historiques parce que l'ignorance dans laquelle le monde se trouve de leur existence les chagrine.
    Ou alors, c'est un coup monté, et le procédé n'est pas plus louable que le mépris manifesté par ce gouvernement pour des choses aussi anecdotiques que les droits de l'homme, la liberté de la presse ou les préoccupations de certaines professions. S'il s'agit de combattre la façon sarkozienne de faire de la politique, ce n'est pas avec ce genre de procédés qu'on va y arriver : on n'obtiendra au mieux que d'être dirigé par des gens qui auront réussis à devenir Sarkozy à la place de Sarkozy. La belle affaire...
    Il n'y a pas que les politiques qu'on peut accuser aujourd'hui d'être coupés de la société : la presse audiovisuelle s'auto satisfait de son petit monde, de ses routines, de son vocabulaire préformaté. Elle s'inquiète plus de pouvoir continuer à ronronner avec sa bonne conscience que d'informer.
    En témoigne la couverture hier soir de la libération d'Ingrid Bétancourt : 5 journalistes commentant l'information en se servant les uns les autres de sources d'information (comme dit mon collègue, qui dit comme son collègue, qui dit comme son collègue, qui a le seul mérite d'avoir été le premier à parler), en utilisant moult formules toutes faites (« les FARC à bout de souffle » : l'expression dite trois fois dans la même phrase !), glapissant comme des chiots en attente de la pâtée devant l'Elysée pour recevoir comme une hostie la parole du Président (qui les a fait mariner : petite revanche mesquine ?), en posant aux proches de Madame Bétancourt des questions aussi intéressantes pour éclairer l'actualité que « vous êtes content ? » (ben non, ducon...évidement).
    Je passe sur Noël Mamère (« c'est une grande fierté et une grande joie pour les Verts du monde entier », je cite), comme si les verts étaient une espèce à part, un groupe religieux persévérant et minoritaire recevant confirmation de l'Archange Gabriel de son orthodoxie...
    Bref, publicité ou pas, coupez la télé, et la radio aussi pendant que vous y êtes.
    Regardez plutôt "Good Night and Good Luck".


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