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    Pour une fois, je ne me moquerai pas d'une carte à pub.  Bravo à l'agence Lowe Strateus pour son talent.


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  • " Pour nous, la liberté d'expression de la presse écrite et radiotélévisée suppose la liberté de créer des pseudo événements. A cette création participent, dans un esprit compétitif, politiciens, spécialistes de presse et moyens d'information. Ils rivalisent d'ingéniosité pour présenter des récits et des images du monde qui soient attrayants et « éducatifs ». Ils sont libres de spéculer sur les faits, d'en amener de nouveau à l'existence, et d'exiger que l'on réponde à leurs propres questions factices. Notre « marché libre des idées » est un lieu où les gens sont mis en face de pseudo événements rivaux et autoriser à les départager. C'est ce que nous voulons réellement dire lorsque nous parlons d'« informer » le public. (...)
    Les pseudo événements qui remplissent notre conscience ne sont ni vrais ni faux dans l'acception traditionnelle que nous connaissons. Car les mêmes progrès qui les ont rendus possibles ont simultanément rendu les images - si déformées, si inventées, si factices soient-elles - plus brillantes, plus attirantes, plus impressionnantes et plus persuasives que la réalité.
    Nous ne pouvons pas dire qu'on cherche à nous tromper. Il n'est pas entièrement inexact de dire qu'on nous « informe ». Ce royaume de l'ambiguïté est l'œuvre de ceux qui croient nous instruire, de nos meilleurs spécialistes à qui nous apportons notre collaboration active.
    (...)
    La production industrielle efficace de pseudo événements - sous des présentations très diverses, en noir et blanc, en technicolor, en paroles et sous mille autres formes - est assurées par tous les rouages de notre société. Elle représente le travail quotidien d'hommes de bonne volonté. Il faut alimenter les moyens d'information ! Il faut mettre le public au courant ! La plupart des campagnes visant à obtenir « davantage d'information » sont mal orientées ; tant que nous appelons information la connaissance de pseudo événements, « davantage d'information » ne servira qu'à multiplier les symptômes sans guérir le mal.
    Ainsi le citoyen (...) vit dans un monde où le fantastique est plus réel que la réalité, où l'image a plus de dignité que son original. (...) Nous nous sommes faits les complices passionnés des grandes mystifications de notre temps, que nous élaborons à notre usage personnel."

    Daniel Boorstin L'image, 1971, ed 10/18.


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