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Demander pardon
Stendhal disait : « qui s'excuse
s'accuse ». Mais il est des cas où, étant coupables, il est grand de
demander pardon, et de pardonner.
Bravo donc à Jacques Chirac et Lionel Jospin
d'avoir fait leurs excuses, au nom du peuple français, aux algériens.
Bravo à Jean-Paul II d'avoir présenté les excuses
de la chrétienté occidentale à ceux qu'elle a fait souffrir parce qu'il ne
croient pas comme nous. Et non, ce n'est pas si ridicule que ça ni dérisoire de
le faire avec quelques siècles de retard, puisque les rancunes survivent,
elles, aux siècles.
Mais ce qui serait bien, c'est que nous
n'attendions pas que nos gouvernants choisissent le moment et les destinataires
de nos pardons. Ce qui serait bien c'est que nous fassions, nous, en tant que
citoyen, notre devoir de mémoire.
Alors allons-y.
Complétez la liste s'il manque quelqu'un.
Pardon donc...
Aux esclaves africains transportés outre Atlantique
par nos navires au départ de Nantes, Bordeaux et Saint Nazaire.
Aux peuples victimes de notre colonialisme passé et
présent, et notamment à tous ceux abattus comme des chiens par nos chers
troufions pour avoir eu le culot de demander leur liberté, dans le cadre de
notre mission « civilisatrice » et loin de la presse et de
l'indignation publique. A tous ceux aussi que derrière la vitrine glorieuse de
l'empire colonial nous avons humiliés et traités, au mieux, comme des
sous-citoyens.
Aux Natchez de Louisiane, qui ne sont plus là pour
recevoir nos excuses.
Aux Acadiens abandonnés à leur sort et à la
déportation.
Aux juifs et protestants persécutés à maintes
reprises le long de notre histoire.
Aux cathares et aux vaudois, éradiqués au nom de la
filiation entre <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname>
et l'Eglise de Rome et d'une manière générale aux victimes des croisades
auxquelles nous avons participé.
A tous ceux qui ont servi <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> et n'ont reçu que
l'aumône d'une ridicule pension d'ancien combattant.
A tous les fusillés pour l'exemple, les condamnés à
mort innocents, les déportés de Cayenne, les communards, les guillotinés de 92
et d'après.
Aux Chouans et Vendéens.
Et à tous ceux au martyr desquels nous n'avons pas
participé, mais pour qui nous n'avons rien fait quand c'était en notre pouvoir.
Souvenons-nous d'eux. <st1:personname productid="la France" w:st="on">La France</st1:personname> est aussi cette
souillure, et pas seulement le vin, la liberté et la sécurité sociale. Que nos
souvenirs nous rendent meilleurs et plus solidaires.<o:p />
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Commentaires
2NaBLundi 27 Décembre 2004 à 15:52C'est dommage...
vous avez égaré les savoureux commentaires de Tschok pendant la manoeuvre... sourire..." Épargne-toi du moins le tourment de la haine ; A défaut du pardon, laisse venir l'oubli." (Alfred de Musset)
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J'ai du re publier ce texte suite à une bizarrerie: la fin disparaissait progressivement au fur et à mesure des ouvertures de session. Je le remets donc, mais il n'est pas nouveau, juste corrigé. Les nouveautés c'est pour bientôt. Bonnes fêtes à tous.