• Au milieu de ma ville natale coule une rivière,
    comme dans beaucoup d'autres villes.<o:p />

    Un jour que je la longeais, pensif (comme souvent),
    j'entendis de petits cris aigus venant de la berge en contrebas. A cet endroit
    il y a des gravats et de la végétation assez épaisse. Me penchant en pensant
    voir un petit chat perdu, j'aperçu deux fouines en train de se défier, sans
    doute pour une question de territoire.<o:p />

    Deux fouines en pleine ville ! (En fait trois,
    l'autre regardait de plus loin).<o:p />

    Deux jours après, l'une d'entre elles est même
    entrée dans le bar que je fréquentais.<o:p />

    La beauté de la vie tient parfois à peu de chose.<o:p />


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  • Voilà un mot étonnant.
    On attend de l'innocence, la tendresse de l'enfance (mais les enfants sont-ils si gentils que ça ?), on trouve l'angoisse: celle de la perdre, celle de ne pas satisfaire les prérequis du père divin pour la sauvegarde de son âme.
    Alors pour la trouver on cherche des guides, des spécialistes du mode d'emploi de la pureté. Heureusement il y a les Livres, qui nous disent les recettes à suivre pour assurer son au-delà. Plus vous respectez leurs consignes, plus vous êtes purs.
    Le problème des gens purs, c'est qu'ils deviennent obsédés de la souillure. Alors ils consignent les interdits soigneusement. Ne pas manger ça, ne pas faire ceci tel jour, ne pas oublier d'agir de telle sorte à tel intervalle.
    Et chacun y va de sa surenchère, comparant sa pureté à celle des autres, cherchant à établir une hiérarchie, à savoir où il en est.
    Pendant ce temps, les docteurs en pureté rigolent (enfin non, c'est souvent interdit aussi) et se frottent les mains, vérifient l'étendue de leur pouvoir en édictant d'autres interdits, d'autres règles, proposant des places au marché noir pour la droite immédiate de Dieu.
    Bien sûr il n'est pas possible en suivant les préceptes des Livres d'être soi même impur au delà de toute rédemption. Pourtant il y a souillure, forcément. Sinon le monde serait parfait. Chacun recevrait les signes visibles de la faveur divine.
    Comme ce n'est pas le cas il faut une explication. Elle est facile à trouver.
    Ce sont les autres.
    Ceux qui ne prient pas comme nous, ou pas assez.
    Ceux qui n'ont pas la connaissance de la langue sacrée.
    Ceux qui n'ont pas la même couleur de peau.
    Et pour qu'ils ne souillent plus les purs, qu'ils ne soient plus à l'origine des maux dont les fidèles souffrent malgré leur dévotion, il n'y a qu'une solution qui vient, tôt ou tard, à l'esprit.
    Les éliminer, comme on élimine une tâche sur un drap, et avec le même degré d'émotion.
    Les purs des nations du Livre le suivent à la lettre, dans le moindre détail. Coran, Thora, ou Nouveau Testament (deux d'entre eux doivent avoir tort, au passage)
    Sauf un point.
    Le seul qui leur soit absolument commun, et qui les fondent toutes les trois.
    Tu ne tueras point.
    Gageons que Dieu saura s'en souvenir...


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  • Il y a dans la manière d'aborder le racisme dans la presse
    et la politique quelque chose qui me dérange. Pas le principe bien sûr :
    la pureté morale ou ethnique est une aberration éthique, biologique, politique,
    économique et philosophique. C'est le plus sûr moyen de condamner une nation à
    la disparition dans les brumes de l'histoire.

    Non ce qui me dérange, ce sont les distinctions. Nos media
    et nos hommes politiques ont progressivement développé un triptyque de notions
    redondantes : antisémitisme, homophobie et racisme.

    Pourquoi cette pléthore de vocabulaire pour un phénomène
    bête et méchant au sens strict de l'expression? Je ne peux m'empêcher de penser
    que cela crée une hiérarchie de l'abject. Il y aurait donc parmi les racismes
    des cas particuliers lorsqu'ils touchent les juifs et les homosexuels. Youpin
    et Pédé sont donc des injures différentes dans leur nature de Bougnoule ou
    rital. Ah bon ? Pourquoi ? Clientélisme ? Fantôme de
    l'Histoire ?

    Pardonnez-moi mesdames et messieurs les victimes de ces
    racismes qui se veulent particuliers, mais à laisser la démagogie et les
    travers de langages journalistiques créer cette distinction, vous vous laissez
    remettre sur la poitrine, à mon avis, des triangles roses et des étoiles
    jaunes.

    Distinguer les attaques dont vous êtes victimes de celles
    contre les maghrébins, les africains, les asiatiques ou, parce que ça existe
    aussi, les blancs, c'est vous positionner en supérieurs à ceux là. De quel
    droit ? Et le discours revendicatif systématique légitimé par votre propre
    exclusion n'est-il pas une accusation contre les « autres » ?
    Donc du racisme latent.

    Alors que vous devriez être solidaires de toutes les
    victimes de la ségrégation pour que nous, tous ensemble, nous rendions le monde
    meilleurs.

    Vous ne lutterez pas, ni vous ni les autres, contre la
    bêtise ambiante par des lois et des revendications identitaires et
    particularistes, mais par la citoyenneté, le talent et l'intelligence.

    Oui à la différence, non à la différenciation.

    Continuons à laisser des communautés identitaires se
    développer et un jour ou l'autre, elle se feront la guerre. Cela a d'ailleurs
    déjà commencé.

    Les enjeux politiques de quelques arrondissements parisiens
    ne valent pas ça, mesdames et messieurs les politiques.


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  • Il me faut un leitmotiv

    Il me faut un leitmotiv

    Il me faut un leitmotiv

    Il me faut un leitmotiv...


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  • Et voilà, je l'ai fait ! 20000 kilomètres en ligne droite, beaucoup plus avec tous les lacets, détours, demi-tours, erreurs de trajectoire qui ont émaillé mon exil depuis début juillet. 20000 kilomètres à pied, en voiture, en bateau, à la nage, en rampant, en glissant, à dos d'éléphant même, une fois.

    Mais 20000 kilomètres, ça fait prétentieux, sportif, stakhanoviste. Reprenons :

    2 paires de chaussures, 8 chemises, 400 dollars, 1 hold-up, 1 angine, des poux, 87 sandwiches dont 3 rances, 26,8° de moyenne, 23 averses, 1 tornade et, donc, un éléphant.

    Il est des gens qui voyagent pour le raconter, d'autres par habitude, d'autres par lassitude pour leur « ici ». Moi, par curiosité, et aussi pour occuper ce temps de vacances, immobile et interminable, après un travail non terminé et immobile. J'étais allé chercher quoi ? Des sensations ? Des réponses ? Des questions pour mes réponses ? Des gens ? Des déserts ? Moi ? qui n'habite jamais à l'adresse que tout semble pourtant indiquer ?

    Et à l'antipode parfait de mon point de départ, crotté, poussiéreux, étiré tout le long du chemin parcouru, ayant oublié ce que j'ai oublié de faire avant de partir, je percute ça !

    Un lapin banal,

    blanc,

    en retard...


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