• Attention

    Les élections, c'est dans deux jours et quelque chose me chagrine d'avance, à entendre les commentaires de l'homme de la rue, plus ou moins conscient des enjeux et des conséquences.

    Personnellement, lors du référendum sur la constitution européenne, j'ai voté non, en partie parce que je ne supportais pas le discours faisant des crétins arriérés de ceux qui refuseraient cette avancée vers un avenir brillant qui nous était tout à la fois promis et présenté comme inéluctable.

    Dans un peu plus de 15 jours, un nouveau président ou une nouvelle présidente sera élu(e). Ce ne sera peut-être pas celui ou celle de mon choix.

    Ce ne sera même certainement pas celui ou celle préféré(e) par une majorité de Français (au mieux il ou elle représentera la population correspondant à son score du premier tour). Mais même si ce (cette) président(e) incarne un risque de sombrer pour notre nation, même si certains s'inquiètent tantôt d'un risque de perte de démocratie, tantôt d'un refus dangereux de changer les choses, il ou elle aura la même légitimité que ses prédécesseurs.

    Alors même si ceux qui se sentiront lésés auront le droit de rester vigilants, je n'aimerais pas voir exploser une violence au nom de la soi-disant défense de la démocratie ou des droits.

    Même si le choix est celui dont on pense qu'il puisse être un des pires, il ne faudra pas faire de délit de faciès, ni de procès d'intention. Le président ou la présidente qui sortira des urnes le sera de par le choix et la responsabilité d'une majorité de votants au deuxième tour.

    Contester d'emblée ce choix serait les traiter de crétins eux aussi, serait considérer que "ces c... n'ont rien compris".

    Alors parce que je me souviens ne pas avoir apprécié d'être traité de c... auparavant, je respecterai ce choix s'il ne me plaît pas, pour ne pas avoir à me dire que je n'accorde pas aux autres la liberté d'opinion que j'ai revendiquée précédemment.

    Bien sûr je resterai vigilant.

    Bien sûr je ne laisserai pas faire n'importe quoi, le cas échéant, dans la mesure de mes moyens.

    Mais je sais aussi que si je manifeste ma colère et mon opposition le lendemain de l'élection, sur les présupposés que je peux avoir sur l'élu(e), je ne serai qu'un râleur n'acceptant pas le jeu démocratique, et je n'aurai dès lors plus aucune légitimité à m'insurger le jour où il le faudra vraiment.

    J'espère que, si ceux qui ont dit non à la constitution européenne sont déçus ou inquiets à l'issue du second tour, ils auront le sang froid nécessaire pour ne pas s'insurger trop tôt. PS: ce texte est consécutif à un certain nombre de discours entendus ces jours-ci, de la part de gens d'opinions très diverses, mais généralement contestataires.


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