• Oulà, ça fait longtemps que je n'ai pas écrit ici.

    Il s'en est passé des choses, mais comme je ne vais pas vous raconter ma vie, je vais me contenter dans l'immédiat des anecdotes particulièrement étranges et bizarres qui me sont survenues.

    Je me suis autopoignardé avec mon portable.

    Si, si, deux côtes fêlées suite à une agression de l'outil de communication indispensable, qui a peut-être eu des velléités de se révolter contre son maître, suite à un orgueil démesuré de sa part consécutif à son rôle central dans ma vie d'anthropoïde moderne. Ou alors un téléphone mercenaire payé par un L6Pink militant acariâtre (voir ailleurs sur ce blog).

    Recette: prenez un téléphone. Tenez le fermement dans la main, coude serré contre le corps, comme si vous vouliez taper un texto sans trembler.

    Faites-ça dans un TGV à pleine vitesse sur une portion de rail présentant des dévers (le trajet Lyon Paris est tout indiqué, testé et approuvé).

    Promenez-vous dans les couloirs pour, par exemple, rejoindre la voiture bar (ou après, mais là on risque d'avoir des doutes).

    Si vous avez de la chance (hum) une des portes de séparation ne manquera pas, suite à un mouvement latéral du train, de se fermer un peu lourdement sur votre passage, enfonçant l'objet du crime dans votre cage thoracique avec un pression conséquente.

    Laissez refroidir et buvez frais. Non, je reprends, laissez refroidir et souffrez vrai.

    Vous aurez ainsi l'insigne honneur de me rejoindre dans le club très fermé des personnes agressées non pas pour, mais par leur portable ! La cotisation est gratuite, et au moins vous aurez une personne à qui raconter ça qui ne se moquera pas de vous.

    En échange de ce tuyau indispensable que vous apprécierez à se juste valeur, quelqu'un aurait-il la recette pour s'électrocuter avec une pince à linge ? Non parce que ça finira par m'arriver alors si je peux voir venir...


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  • S'il y a bien un groupe social qui incarne dans l'imaginaire collectif la paix, l'unité et la solidarité, l'engagement désintéressé de ses membres et l' « Amour », c'est bien l'idée de famille.

    Quoi d'étonnant alors que dans le discours diplomatique, tout rapprochement entre deux nations provoque une surenchère de déclaration de Fraternité. Quoi d'étonnant alors que la paix sociale soit assuré au sein même d'une société par cette même Fraternité.

    Et je passe la terminologie familiale du clergé (frère, sœur), le discours humanitaire sur nos frères humains, le « mes frères » des prédicateurs et des apôtres, etc.

    Pourtant à bien y regarder, la familiarité a dans son discours quelque chose d'inquiétant.

    On ne refuse rien à sa famille, et notamment à ses frères. La mère patrie ne se trahit pas, quelques soient les orientations prises par ses dirigeants. La père est la sagesse (le Saint Père notamment ?) incarné que l'on doit suivre, sous peine d'anathème teinté de (fausse) tristesse pour le fils dévoyé.

    Liberté, Egalité, Fraternité : l'ordre est important : rejoignez-nous, vous serez libre, acceptez les règles, elles vous rendront égaux, et si nous échouons dans notre promesse, pas de révolte: nous sommes frères.

    Que dire des pays frères de l'ancienne URSS ? (les Russes sont-ils nos amis ou nos frères, demandaient les Polonais ? Nos frères, car on choisit ses amis).

    Que dire aussi de la puissance coercitive, de la capacité de légitimation de tous les sacrifices demandés à ses employés par des entreprises qui ont, depuis longtemps, valorisé leur propagande en termes de famille ? (le langage « corporate »).

    Contredire sa famille, c'est trahir. C'est au-delà de la divergence d'opinion. C'est condamnable. Alors le cadre ou l'ouvrier qui fait ses heures (et pas plus) est un traître. Le « cousin » qui dans la rue (c'est étonnant comme la jeunesse de banlieue s'est découvert tout d'un coup une structure de famille) refuse le service, l'euro, le prêt de la voiture ou du téléphone portable, est un traitre. Le religieux qui met en doute le dogme de sa communauté est un hérétique.

    C'est étonnant comme le tutoiement, loin d'être un signe de familiarité, est utilisé aujourd'hui dans des circonstances très diverses pour signifier l'obligation de l'autre envers soi (c'est au sein de la famille réelle ou de cœur que l'on se tutoie, au départ).


    Le discours quotidien (hors contexte, je précise) sur la famille est un discours violent, fascisant et oppressant, pas du tout sécurisant. Il n'y a qu'à voir comment les obligations de familles poussent les individus au silence face aux agissements de leurs proches, comment elles génèrent les vendettas, comment le terrorisme même se nourrit de ses liens de famille fictifs ou réels, comment elle entraîne les guerres civiles. Il n'y a qu'à se souvenir que l'organisation familiale de pouvoir typique est la mafia, pour comprendre que la violence, la privation de liberté, la guerre quotidienne, psychologique voire économique, se cache sous les atours d'un discours pacifié, sécurisant, intégratif.


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  • (...) Tout ça (les prix de théâtre) c'est de <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName ProductID="la connerie. J" w:st="on">la connerie. </st1:PersonName>

    <st1:PersonName ProductID="la connerie. J" w:st="on">J</st1:PersonName>'en ai vu des niaiseries. Tout ceci est à la gloire du metteur en scène ; et au préjudice des vrais comédiens.

    La plupart de ces pièces n'ont même pas besoin de vrais comédiens – elles peuvent être réalisées avec les dilettantes les plus ordinaires, qui sont prêts à croire à ces concepts imbéciles.

    Vous les pseudo-professionnels, vous avez cessé d'aimer honnêtement le théâtre, comme des enfants innocents, vous avez vendu votre âme à cinq metteurs en scène et à cinq critiques qui n'ont aucune idée de ce qu'est le vrai théâtre.

    Vous avez renoncé aux bons textes et avez accepté des montages absurdes, vous avez renoncé au jeu d'acteur et avez accepté des « interprétations » idiotes qui chassent le public des théâtres. Vous avez accepté que d'autres vous expliquent ce qui est bon et ce qui est mauvais.

    (...) Je suis pour un théâtre moderne, car chaque pièce moderne, chaque texte moderne, après seulement quelques années devient classique. Je suis contre le théâtre qui sacrifie à la mode, parce que les choses à la mode, si ce n'est pas tout de suite, se révèlent dénuées de sens en tous cas au bout de quelques années.

    Je n'ai rien contre les pièces mauvaises ou médiocres. Selon les lois mathématiques, il doit y en avoir dans toutes les saisons et tous les théâtres, mais je suis contre les pièces sans sens, dont on sait d'avance qu'elles seront sans sens. Chez nous les gens ne savent pas différencier le moderne de ce qui est à la mode, car ces choses là ce ne sont pas les gens du métier qui arbitrent, mais des charlatans.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Miro Gavran

    Quand un comédien meurt.

    1994.


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  • La presse audiovisuelle a le don de m'énerver, ces temps. Beaucoup de monde a glosé, ces derniers jours, sur la prestation « off » de Nicolas Sarkozy sur le plateau de France Télévision : son vocabulaire, son offuscation qu'on ne réponde pas à son « bonjour ». Et tout le monde bien pensant d'une opposition devenue épidermique au personnage de monter en épingle une nouvelle preuve du manque d'envergure du personnage.
    Que ce soit bien clair, je n'ai pas de tendresse particulière pour le Président de la République, et encore moins pour ses tentatives d'instrumentaliser les media, tentative qui tourne à l'affrontement de plus en plus ouvert avec eux d'ailleurs.

    Mais ce n'est pas une raison pour fabriquer de toute pièce ces lynchages prémédités. Je pèse mes mots. Sur une chaîne publique, un opérateur enregistre ce qui se passe en off avant une émission (soit !), comme par hasard le président se trouve dans une situation qui le dérange et à laquelle il réagit, et le contenu de ce off se retrouve comme par hasard lui aussi sur l'Internet, avec une publicité énorme ?
    Deux choses l'une : c'est un incident de la vie quotidienne comme il en survient à tout le monde tous les jours, et il n'y a pas de quoi en faire un plat. J'ajoute au passage que oui, c'est impoli de ne pas rendre le bonjour adressé par quelqu'un, même si ça peut arriver. Si on insistait un peu plus sur le savoir vivre nous en retrouverions pas aujourd'hui avec des gens qui se croient malin de se bourrer la gueule et d'hurler à tue-tête à deux heures du mat, de mettre de la musique nasillarde à fond dans les transports en communs, ou de tagger jusqu'aux bâtiments historiques parce que l'ignorance dans laquelle le monde se trouve de leur existence les chagrine.
    Ou alors, c'est un coup monté, et le procédé n'est pas plus louable que le mépris manifesté par ce gouvernement pour des choses aussi anecdotiques que les droits de l'homme, la liberté de la presse ou les préoccupations de certaines professions. S'il s'agit de combattre la façon sarkozienne de faire de la politique, ce n'est pas avec ce genre de procédés qu'on va y arriver : on n'obtiendra au mieux que d'être dirigé par des gens qui auront réussis à devenir Sarkozy à la place de Sarkozy. La belle affaire...
    Il n'y a pas que les politiques qu'on peut accuser aujourd'hui d'être coupés de la société : la presse audiovisuelle s'auto satisfait de son petit monde, de ses routines, de son vocabulaire préformaté. Elle s'inquiète plus de pouvoir continuer à ronronner avec sa bonne conscience que d'informer.
    En témoigne la couverture hier soir de la libération d'Ingrid Bétancourt : 5 journalistes commentant l'information en se servant les uns les autres de sources d'information (comme dit mon collègue, qui dit comme son collègue, qui dit comme son collègue, qui a le seul mérite d'avoir été le premier à parler), en utilisant moult formules toutes faites (« les FARC à bout de souffle » : l'expression dite trois fois dans la même phrase !), glapissant comme des chiots en attente de la pâtée devant l'Elysée pour recevoir comme une hostie la parole du Président (qui les a fait mariner : petite revanche mesquine ?), en posant aux proches de Madame Bétancourt des questions aussi intéressantes pour éclairer l'actualité que « vous êtes content ? » (ben non, ducon...évidement).
    Je passe sur Noël Mamère (« c'est une grande fierté et une grande joie pour les Verts du monde entier », je cite), comme si les verts étaient une espèce à part, un groupe religieux persévérant et minoritaire recevant confirmation de l'Archange Gabriel de son orthodoxie...
    Bref, publicité ou pas, coupez la télé, et la radio aussi pendant que vous y êtes.
    Regardez plutôt "Good Night and Good Luck".


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  • Ca faisait longtemps que je n'avais pas trouvé une carte à pub qui me fasse rigoler, mais celle-là est pas mal dans le genre.

    Côté pile, une jolie blonde en tenue mi-fée clochette, mi-mariée prend son air le plus éthéré pour célébrer l'arrivée du Prince charmant, dont on ne connaît rien à ce stade.

    Côté face, on apprend que le prince charmant en question est un téléphone (à quoi servons-nous, nous les hommes, on se le demande...)
    Mais attention, ce n'est pas un téléphone, c'est LE téléphone.

    Motorola Princesse L6 Pink, c'est son nom. Son slogan : le vrai mobile de fille.

    Ouf, sauvés nous sommes, il ne s'agit pas d'une publicité pour les femmes, mais pour les filles !

    Donc déjà, les plus de 15 ans d'âge mental sont priées de s'abstenir.

    Qu'est-ce qu'il a de plus que les autres, celui-là, de toute façon ?

    Il a un immense écran couleur.

    Enfin j'imagine que si on le regarde de près (pour refaire son mascara), il a l'air immense, parce que bon c'est un téléphone portable, pas un home cinéma non plus (ça doit être à cause des nano technologies, depuis qu'on les a inventées, tout ce qui est visible à l'œil nu est immense).

    Il fait quoi dans le vie le L6 Pink ? Hum ?

    Il fait des photos, des vidéos et du bluetooth. Trop classe, non ? On va pouvoir en échanger des conneries avec les copines... En plus c'est un super argument de vente pour celles qui ne s'étaient pas rendues compte que tous les téléphones faisaient la même chose.

    C'est un concentré de technologie, qu'ils disent. Bon à part de suggérer que ça serait vraiment « in » d'en avoir un, cette phrase toute faite ne sert pas à grand-chose pour cerner la bête.

    Mais surtout il est ultra fin, c'est-à-dire plat. Là on est en plein Bimboland. Jusqu'à présent la bimbo était priée d'être plate dans trois catégories : le ventre, la conversation et l'encéphalogramme. Maintenant en voilà un quatrième : le téléphone. Sans doute parce que les concepteurs ont l'idée préconçue que les sacs des filles manquent perpétuellement de place. Du coup ça va être facile de le perdre au fond du sac et de se livrer à l'une des activités favorite de la bimbo, à savoir fouiller ostensiblement dedans.

    Mesdemoiselles, si vous voulez un truc plat qui téléphone, achetez une carte.

    J'espère qu'il ne l'ont pas fait format carte de crédit...

    Enfin, dernière caractéristique, le L6 pink est, comme son nom l'indique, rose. Rose comme un bébé, alors adoptez-le, et n'ayez pas honte de l'appeler votre petit chéri d'amour, si du moins votre yorkshire n'est pas jaloux. En plus lui, contrairement à un vrai bébé, ne fait pas grossir.

    Rose comme l'était sans doute votre première layette aussi, au cas où vous n'auriez pas compris qu'on veut absolument vous infantiliser.

    Alors à moins que vous n'ayez le sens de l'humour, ce téléphone est réservé exclusivement à celles qui veulent faire durer leur adolescence et ne pas s'embarrasser avec toutes les choses tristes, sérieuses et ennuyeuses de la vie d'adulte.

    A vous de voir.


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