• Pipolitique


    La France politique d'aujourd'hui offre un spectacle pour le moins étrange. On y voit, entre autre :
    Des communicants bien habillés, genre gendre idéal, défoncer des portes ouvertes en annonçant solennellement des mesures en place depuis des années. (Ils sont plusieurs, dans tous les camps).
    D'autres communicants parler « peuple » et jouer sur les tensions et les idées reçues pour exacerber la désignation de boucs émissaires, tout à la fois délinquants, parasites et terroristes potentiels. Le tout après avoir sabordé, et continuer à le faire, tout ce qui contribuait à faire tomber la pression sur certaines zones défavorisées. Rien de plus facile pour être à l'heure sur un incendie que de l'allumer soi-même. (Vous savez de quoi je parle).
    Une assemblée nationale tenue de respecter les ordres du gouvernement.
    Un gouvernement qui retarde le vote des lois quand, parce que certains réfléchissent quand même, l'assemblée en question amende les textes proposés dans un sens qui ne va pas dans l'intérêt des groupes de pression qui les ont commandés. (Voir la loi sur la propriétés intellectuelle et Internet, discutée en ce moment, pour laquelle les experts de Virgin sont gentiment venus faire une démonstration de piratage à l'Assemblée Nationale).
    Le même gouvernement qui fait passer les lois les plus importantes quand personne ne regarde et que les députés ont hâte de terminer la session (en août, aux vacances de Noël), ou qui les camouflent au sein d'autres textes plus anodins. (Le grignotage progressif du statut fiscal de l'épargne, par exemple)
    Des discours qui vous expliquent qu'il n'y a pas d'argent, que c'est la faute de Bruxelles ou de l'OMC, ou des chômeurs, ou du pétrole, ou des fonds de pensions, histoire que les responsabilités, pourtant briguées avec beaucoup d'assiduité par tous, ne soient pas assumées.
    Des discours qui disent aussi que les lois de l'économie sont ce qu'elles sont et qu'on n'y peut rien, sauf que les lois de l'économie en question n'existent pas, et que la politique n'est pas de la gestion, mais de la prévoyance (mais ça fait bien longtemps que nous n'avons à ce sens plus d'hommes politiques : cf Les Vraies Lois de l'Economie de Jacques Généreux).
    Une opposition dont rien n'indique qu'elle soit en quelque point que ce soit différente de la majorité actuelle, et qui étale ses querelles internes pour affirmer sa présence, parce qu'elle n'a pas de programme.
    Une classe politique dans son ensemble qui tient plus des intermittents du spectacle, abonnée au showbiz et aux émissions people, que d'une élite éclairée, courageuse et déterminée qu'elle est sensée être.
    Ajoutez à cela des campagnes politiques qui tiennent plus des grands messes consensuelles que du débat, le grand copinage entre politiciens et media, des institutions européennes qui fondent une partie de leurs décisions sur des comités d'experts non élus et accessibles des seuls groupes de lobbying, des fachos de tous bord qui se font un plaisir de promettre le paradis national et / ou social à grand coup de « y a qu'à », une classe d'affaire bien introduite qui ne s'intéresse plus à l'industrie mais aux rendements des capitaux, des syndicats qui ne défendent souvent plus que des privilèges (en les appelant inégalités, ce qui n'est pas faux d'ailleurs)...et des citoyens qui baissent les bras et retournent devant la télévision.
    On pourrait en rire, mais cela m'inquiète.
    La Démocratie a-t-elle encore de l'avenir ?

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